Mot du jour : charivari
Un charivari est un bruit assourdissant et discordant, un vacarme. Ce mot vient probablement du grec "karebaria" (mal de tête, de kara "tête" et barus "lourd").
Exemple d’utilisation : "ce fut l’écroulement général et de la table (...) dans un charivari de verres cassés et de bouteilles culbutées" (Georges Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir).
Ce mot peut aussi désigner le bruit que font des personnes pour montrer leur mécontentement. Exemple : "sa femme lui a fait un beau charivari !".
Autrefois (dès le 14e siècle) le charivari désignait les huées, les sifflets et les bruits d’ustensiles de cuisine entrechoqués que l’on faisait devant ceux dont on désapprouvait la conduite (par exemple une veuve qui se remariait, ou un homme âgé qui épousait une jeune femme). Le charivari faisait partie de la tradition et donnait une occasion de s’amuser.
Un charivari célèbre est le "Bal des ardents" : en 1393, le roi Charles VI organisa un charivari à l’occasion du remariage d’une dame d’honneur de la reine. Pendant la fête, le roi et ses compagnons se déguisèrent en sauvages couverts de plumes. Le frère du roi approcha une torche trop près des déguisements, et les costumes prirent feu. Cinq personnes proches du roi périrent brûlées et Charles VI, déjà fragile mentalement, sombra définitivement dans la folie après cet épisode.
Le Bal des ardents, miniature du 15e siècle